27 Juin 2022
Chercheur chinois, Dr Dongfeng Li, qui était parmi les doctorants de la sélection 2019-2021 du Programme de bourses du GIEC, dont la Fondation Cuomo est partenaire, vient de recevoir une nouvelle fois notre soutien.
L’objet de l’accord signé entre l’universitaire issu de la province du Hebei et notre organisme est un projet de recherche postdoctorale qui approfondira davantage les observations faites au cours de la rédaction de sa thèse.
L’étude du Dr Dongfeng Li a pour décor la région que l’on nomme l’Asie des hautes montagnes (High-Mountain Asia, HMA), appelée aussi « le troisième pôle ». Après l’Arctique et l’Antarctique, cette région reste en effet le plus grand réservoir de glace et de neige au monde. L’Asie des hautes montagnes sert aussi de cours supérieur à plus de dix grands fleuves asiatiques, d’où son surnom « le château d’eau asiatique ». L’immense masse blanche fait office de précieuses sources d’eau, de sédiments, de nutriments et de carbone organique pour les écosystèmes situés en aval et, par conséquent, satisfait les besoins vitaux d’environ 2 milliards de personnes y vivant. Fait alarmant : depuis les années 1950, la température de l’air y a augmenté de 1,9 ℃ à raison de 0,32 ℃ par décennie. C’est le double de la moyenne mondiale (0,16 ℃ par décennie), dépassant déjà l’objectif de 1,5 ℃ de l’Accord de Paris.
Face à ce réchauffement spectaculaire, observe le Dr Dongfeng Li dans son rapport préliminaire, la superficie des glaciers asiatiques a reculé à un rythme soutenu ces dernières décennies. Ainsi, le taux de perte de glace a doublé entre 2000 et 2016 par rapport à la période de 1975-2000. Cette fonte rapide provoque des risques considérables, notamment des coulées de débris glaciaires et des inondations par « vidange brutale d’un lac glaciaire ». Elle est responsable aussi d’une nette augmentation des sédiments fluviaux ainsi que des nutriments, des contaminants et du carbone organique contenu dans des sédiments. C’est une situation qui met en péril la sécurité publique, compromet la qualité de l’eau et dérègle les écosystèmes aquatiques, sans oublier les dégâts subis par les réservoirs hydroélectriques construits dans les bassins de ces grands.
Dr Li souligne qu’en dépit de leur implication sociétale et de l’intérêt scientifique qu’ils suscitent, les risques glaciologiques sont encore peu connus car, poursuit-il, l’observation de ces phénomènes reste limitée et la compréhension des risques en cascade très complexe. Abordée comme la suite logique de son précédent projet intitulé « Réponse des flux d’eau et de sédiments au changement climatique dans les rivières d’en amont des hautes terres asiatiques », cette nouvelle recherche est susceptible de produire de précieuses découvertes pour saisir toute la complexité de ces écosystèmes mis en danger et du potentiel impact sur des milliards d’individus.